Colloque international
Centre d’Études Stendhaliennes et Romantiques
Traverses 19-21
Stendhal à Cosmopolis : Stendhal et ses langues
Les 4, 5 et 6 décembre 2003
Université Stendhal - Grande Salle des Colloques
Maison des Sciences de l’Homme-Alpes
Appartement natal de Stendhal
«
Son Moi vit à Cosmopolis et pense en toutes les langues. »
(P. Valéry, Variétés)
L’objectif de ce colloque n’est pas l’approche du rapport de
Stendhal et des langues – même si ce point de vue n’est pas
exclu – mais de Stendhal et ses langues : rapports complexes d’appropriations
en partie affectives (italien), de refus paradoxaux (allemand) et, plus subtilement,
les emprunts, modifications, altérations qui conduisent Stendhal à mélanger,
déformer les langues dont il hérite ; à subvertir les
filiations idéologiques pour tenter de fabriquer un « langage-self » (Journal)
qui défie l’interprétation réductrice des
signes.
Cette réflexion s’inscrit dans le cadre élargi du Romantisme,
sa « versabilité » (Novalis) qui fait du « romantisme
lui-même une traduction » (Brentano) en même temps que
persiste la croyance en « un lieu d’une parole autre » (P.
Kaufmann) et l’aspiration à une « langue naturelle » comme
langue natale. Le point de départ sur l’arbitraire des signes dont
Stendhal hérite avec Condillac, mais qu’il corrige avec Maine de
Biran se complique pour quelqu’un qui n’échappe pas à l’attirance
cratylienne d’une partie du romantisme, ni à l’aspiration
pour une « langue sacrée, celle des gens qui aiment la musique » (Souvenirs
d’égotisme). Comment situer son « sabir » dans
le débat fondateur de Ballanche entre ceux qui « créent
la langue » ou « ceux qui la reçoivent » ?
De l’héritage des langues anciennes à la conscience d’une
langue historicisée, bientôt vécue comme langue morte – « Personne
ne parle plus sa langue » (Gautier) – on peut revenir à l’antithèse
de Dante entre « l’amour de la parole et le savoir de la parole », « amour
de la parlure » qui justifie « un rêve de la langue » (Agamben).
Du désir d’italien comme langue de la mère, jamais devenue « langue
maternelle », alors que s’ouvre en Italie le débat sur
la langue (Crusca), Stendhal n’a de cesse, on le sait, d’essayer
d’inventer des moments de « babil heureux » (Rousseau), « babil » toujours
compromis par l’aporie du/des langues, ou le disant » de l’autobiographe,
si proche des « choses indisables » de Flaubert. Qu’est-ce
donc pour Stendhal que penser dans une/des langues, qui représentent toujours
l’inscription du « poids vital de l’autre » (Cheng) ?
On préfèrera proposer des directions plutôt que des directives :
toute approche critique (linguistique, voire philosophique, pragmatique, thématique,
etc.) qui contribue à enrichir le sens de la polyphonie des signes dont
Stendhal se sert, faute de mieux, pour essayer de constituer sa propre langue :
de l’usage – y compris graphique – de la ponctuation, des ratures
aux emprunts polyglottes par lesquels Stendhal configure son monde, dans
le sillage d’un cosmopolitisme hérité des lumières,
dramatiquement perturbé par « l’aphasie » (Quinet)
de la Révolution ; peut-être la « manière » de
Stendhal, là où il prend ses distances par rapport au « style »,
le difficile usage des langues qui conduit l’écrivain à osciller
sans cesse entre « une patrie et un exil ».
Jeudi 4 Décembre
- 9H - Accueil
des participants
- 9H15- Ouverture du colloque
par Lise DUMASY (Présidente de l’Université Stendhal)
COSMOPOLIS – BABEL
Séance présidée par Karin GUNDERSEN (Université d’Oslo)
- 9H30 - Le « lombard »
Rosa GHIGO BEZZOLA (Université de Milan)
- 9H55 - Les traductions
de l’italien dans les Chroniques italiennes
Pierre LAFORGUE (Université de Franche-Comté – Besançon)
- 10H20- L’héritage de
l’espagnol
Angels SANTA (Université de Lérida)
Séance présidée par Yuichi Kasuya (Université de
Kanasawa)
- 11H15 - Le « grec »
Georges KLIBENSTEIN (Université de Poitiers)
- 11H40 - Communication secrète :
langues étrangères et anciennes
Fazia SKANDRANI (Université de Tunis)
MODÈLES – SAVOIRS
Séance présidée par Kajsa ANDERSSON (Université d’Örebro)
- 14H30 - Le mot « singulier » et
sa philosophie
Michel CROUZET (Université de Paris-IV)
-14H55 - Le « cratylisme » dans
Armance
Françoise GAILLARD (Université de Paris VII)
- 15H30- La langue de l’art
Michel GUÉRIN (Université d’Aix-en-Provence)
TABLE RONDE : Les manuscrits de Stendhal
(Appartement natal de Stendhal)
Séance présidée par Gérald RANNAUD (Université Stendhal)
- 16H30-18H30 -
- Gérald Rannaud (Université Stendhal) :
Vie de Henry Brulard
- Hélène DE JACQUELOT (Université de Pise) et Sandra TERRONI
(Université de Florence) :
Idées italiennes sur la peinture
- Jean Jacques Labia (Université de ParisX- Nanterre) :
Le Rose et le Vert
avec la participation de Catherine MARIETTE (Université Stendhal) et Françoise
LERICHE (Université Stendhal)
- 20H- Dîner
du Colloque
Vendredi 5 Décembre
POLYPHONIES
Séance présidée par Rosa GHIGO BEZZOLA (Université de
Milan)
- 9H30 - L’insertion
des signes propres aux arts visuels dans l’écriture stendhalienne
Janine GALLANT( Université de Moncton)
- 9H55 - Langues étrangères
dans l’Histoire de la Peinture en Italie
Marie-Pierre CHABANNE (IUT Saint-Nazaire-Nantes II)
- 10H20- La langue de la peinture à propos
des Salons
Martine REID (Université de Versailles-Saint-Quentin-en Yvelines)
- 11H15- La langue de l’opéra
Béatrice DIDIER (ENS-Ulm)
- 11H40- La musique, une langue sacrée
Suzel Esquier (Paris)
MODALITÉS : KALÉÏDOSCOPE
Séance présidée par Christof WEIAND (Université de
Heidelberg)
- 14H30 - La langue des italiques
Philippe BERTHIER (Université de Paris III- Sorbonne Nouvelle)
- 14H55 - Marqueterie d’idiomes
dans les écrits autobiographiques
Eric BORDAS (Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle)
- 15H20- Le « luxe phrasier »
Michel ARROUS (IUFM Créteil)
TABLE RONDE : Écrire en Stendhal, traduire Stendhal
(Maison des sciences de l’homme –Alpes)
- 16H30 - 18H30 -
- Kajsa ANDERSON (Université d’Örebro) :
Traductions suédoises
- Sheila BELL (Université de Kent) :
Traductions anglaises
- Karen GUNDERSEN (Université d’Oslo) :
Traductions norvégiennes
- Yuichi KASUYA (Université de Kanazawa) :
Traductions japonaises et coréennes
- Mariella DI MAIO (Université de Rome) :
Traductions italiennes
- MISHIWA (Université de TOKYO) :
Traduction japonaise
- Anika MÖRTE (Université d’Örebro) :
Traductions suédoises et danoises
- avec la participation de : Renée DÉNIER (Université Stendhal) :
Traductions du Courrier anglais
- Noka ZAKI HAFEZ (doctorante, Paris III) :
Traductions égyptiennes de La Chartreuse de Parme
- André GERNES (doctorant, Université Stendhal) :
Traductions sud-américaines
- 19H - Apéritif à l’Institut
Culturel Italien
Samedi 6 Décembre
FRONTIÈRES
Séance présidée par Angels SANTA (Université de Lérida)
- 9H30 - La langue du désir
selon l’autre
Anik MÖRTE ALLING (Université d’Örebro)
- 9H55 - Le sous-texte idéologique
dans Le Rouge et le Noir
Christof WEIAND (Université de Heidelberg)
- 10H20 - La notion de « langue
sacrée »
Jean-Jacques HAMM (Université de Kingston)
- 11H15 - Le « non style »
Francesco SPANDRI (Université de Rome)
- 11H40 - « To print or not to
print »: la censure
Yves ANSEL (Université de Nantes)
-12H30 - Bilan et clôture :
Marie-Rose CORREDOR
* ORGANISATION
Comité scientifique :
Rosa GHIGO BEZZOLA (Université de Milan)
Marie-Rose CORREDOR (Université Stendhal)
Jean-Jacques HAMM (Université Queens-Kingston)
Christof WEIAND (Université de Heidelberg)
Comité d’organisation :
Marie-Rose CORREDOR, responsable CESR
Catherine MARIETTE, Gérald RANNAUD, Hélène SPENGLER
avec le concours de Cécile MEYNARD et Jean-Yves REYSSET
Université Stendhal –Grenoble III
1180 , Avenue Centrale- Domaine universitaire de Saint-Martin-d’Hères
BP 25
38400 Grenoble Cedex 9
Tel : 04 76 82 43 00
Fax : 04 76 82 41 24
Responsable: e mail: mrcorredor@hotmail.com